culture

Publié le 22 Décembre 2010

Chère Margot, 

 Merci beaucoup pour votre aide, votre soutien et les avalanches de merveilleux emails que vous avez envoyés. Et le joli DVD des enfants. Un très, très beau travail! Ah, l'art fait des merveilles.

Le spectacle est enfin né en Finlande, en tous les cas sa première version, et vous avez une grande part dans cette naissance. Peut-être quelque chose à voir avec votre profession... 

Je vous transmets les grands "Kiitos" des deux actrices. Votre contact nous a fait passer de l'abstrait au concret, nous a  personnellement attachées au sujet. C'est la magie des rencontres. Je crois que le spectacle est touchant sans être tragico-tragique. Il y a l'humour et l'innocence de l'enfance au milieu du drame historique, de la peur et de l'enfance avortée. Bien grâce à vous.

Nous sommes toutes les trois heureuses du résultat, et nous avons décidées de poursuivre l'aventure ensemble pendant l'année prochaine, histoire d'améliorer ce qui est et d'aller plus avant dans nos recherches. J'ai rencontré vendredi un des étudiants en cinéma de l'école. Il est venu voir le spectacle et il voudrait essayer d'en faire un film.

Une nouvelle expérience. Vous serez la première à recevoir le DVD.  

Et puis je veux absolument parvenir à introduire une scène sur le changement de nom. Margot Cerf et Marguerite Cordier, comme Pierre Romanay dans l'opéra. Tant de questions se posent en moi sur le changement de nom. Les osselets aussi n'ont pas encore réussi à prendre leur place dans le spectacle, mais en 2011 ils y seront.

 Alors voilà, merci une fois de plus.

Et à bientôt, les routes qui se croisent se croiseront encore

Perrine Feraffiat

 

 

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Rédigé par Margot Thieux

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Publié le 14 Décembre 2010

Margot, toujours un plaisir d'entendre votre voix.
Je viens de terminer un scénario que j'ai co-écrit avec une scénariste américaine.
-12 années de recherches Margot !
Il a été envoyé à divers producteurs, après avoir reçu une vingtaine d'avis très
favorables, essentiellement de connaissances plus ou moins proches.
Comme vous l'aviez souligné il y a un an tout juste, c'est dans un travail d'équipe que je mène enfin un projet abouti. Bien sûr le scénario n’est pas figé... mais considérez-vous que ce scénario a un devenir ? Faut-il persévérer ? Il est davantage écrit pour des producteurs indépendants que pour des majors, mais il a tout son potentiel. De nombreuses coïncidences se sont manifestées, les plus belles que j'ai pu avoir depuis bien longtemps. Vous remerciant de me répondre, je vous souhaite Margot, ainsi qu'à vos proches de très belles fêtes, un beau Noêl.

Commentaire n°6 posté par gaetan de Montreal hier à 19h31

 

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Rédigé par Margot Thieux

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Publié le 8 Décembre 2010

Le planning familial initié par Pierre-Simon se situait à l’époque 2 rue des Colonnes –pas banal– à Paris. L’écoute particulièrement dédiée à la contraception.  L’arrivée du diaphragme féminin c’était toute une histoire ! Ce type de contraception comme la plupart n’était ni prescrit, ni enseigné considéré comme contraire à l’Ordre.

  Contraires aux dogmes vaticanesques

Dès Mars 1975 j’informais le Docteur Pierre-Simon de ma nouvelle fonction celui de sage-femme à domicile en PMI. Pierre Simon m’ouvre instantanément les portes du Ministère de la Santé. Avec cette expérience toute fraîche de sage-femme à domicile PMI  j’ai  fait mon Tour de France pour que chaque Département  puisse bénéficier de ce service public. Ça a marché !  Je pensais que les femmes enceintes ayant des problèmes sanitaires des difficultés d’ordres psychologique, matériel ou moral prévus d’ailleurs par décret seraient aussi bien suivies à leur domicile qu’hospitalisées. Et puis – le vertige et le vestige de la guerre… qu’on ne viendrait pas les rafler. En l’espace de trois ans les DDASS de France se couvrent  de sages-femmes PMI. 

En 1978/1979 A l’Ecole des Cadres sages-femmes le Mémoire que je préparais mentionnait qu’à ces dates le diaphragme féminin contraceptif n’était pas dans les prescriptions dévolues aux sages-femmes. Nous pouvions vérifier s’il était bien placé  …mais pas le prescrire. Ai-je besoin de dire que cette possibilité contraceptive entrait tout à fait dans mon éthique de vie. Il fallait que les sages-femmes puissent prescrire.

Je me suis alors  battue pour que les sages-femmes puissent avoir ce  droit  enfin obtenu en 1981 grâce à l’intervention de Cécile Goldet Médecin Sénatrice que j’avais chargée de cette mission.

Les laboratoires avaient pratiquement abandonné la fabrication du diaphragme féminin :  1°) parce qu’il était peu prescrit, 2°) parce que  peu rentable, 3°) par le temps plus long pour les explications théoriques et pratiques du diaphragme que celui passé pour les pilules & stérilets. Grâce aux femmes, aux couples, aux sages-femmes, aux médecins, aux écolos, aux procédés de fabrication l’usage du diaphragme féminin contraceptif est un moyen écolo. toujours en vigueur.

Bien sûr il ne protège pas des MST. Son innocuité n’est plus à prouver, c’est une protection saine, ce peut être une prévention des ivg. et -non négligeable- il est de composition anallergique.  

Mens sana in corpore sano.

Les points auxquels je ne pouvais pas souscrire c’était l’évolution la stagnation du

1°) Nombre annuel en France d’ivg.

a) Progrès ?= Allonger le délai pour ivéjetter !

b) Ouvrir des centrales 24h/24 pour satisfaire la demande d’ivg du public. c) Ouvrir de plus en plus de consultations spécialisées en ce sens :

 Ce n’est pas un progrès. Tout en conservant la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse il faut mettre tout en œuvre pour que la femme ne soit pas obligée d’en passer par là.

d) Remise en cause de la clause de conscience. Ma conscience n’est pas close, je suis libre de penser différemment.

2°) Régulation des Naissances : Prévention. Modes de contraception mal déployés. Modes de contraception la plupart réservés à ceux-là mêmes qui « ivéjettent ». Professionnels de santé sous-employés dans leurs compétences.  

3°) Mères de substitution-Réduction embryonnaire- Voir dans le monde les enfants en souffrances. Voir les besoins d’amour si proches de nous. Opter.

4°) Régulation de la Mort : L’Euthanasie légiférée ! « législativée ».

Alors que les malades demandent d’abord à être soulagés de douleurs physiques, ne pas souffrir. L’aide est possible en ce sens aussi.

5°)  Tolérance : Il reste beaucoup à dire en regard de la tolérance face au fanatisme, aux superstitions. Nous avons vécu Pierre-Simon et moi-même un chapitre social de l’obstétrique de la fin du XXème siècle avec  l’espoir de progrès toujours nouveaux à apporter au public à la famille au couple à l’homme et à la femme en les faisant découvrir en claire conscience leurs Forces mutuelles dans le secret de la vie.

Différent de moi tu m’enrichis.  

Pierre-Simon a régulièrement pris de mes nouvelles, moi des siennes, il a été en quelque sorte mon grand frère. Je l’ai régulièrement rencontré dans des conditions de respect réciproque même si nous ne partagions pas toujours les mêmes idées.

Mon Serment de 1er Expert sage-femme près la cour d’appel nommé en France et sa ratification dans le Code de déontologie des sages-femmes lui a beaucoup plu. Pierre-Simon m’a félicité pour ma Légion d’Honneur, lui-même n’ayant pas entériné sa propre nomination dans cette distinction Pierre-Simon n’était ni dupe ni dupé par quiconque. Il savait à qui il avait à faire j’étais étonnée par son jugement clair et net. Il a voulu lorsque je passais par des difficultés s’en soucier et content de savoir.

 J’ai encore pu dans les derniers mois de sa vie parler à Pierre-Simon de mon livre « Géomancie La Terre Vous Parle » il était curieux et pas du tout surpris de ce que je disais au travers de la Géomancie dont il connaissait parfaitement la teneur. Il savait que j’avais un autre livre en cours. De même il était soucieux de comprendre les travaux de Georges Lakhovsky. 

La proposition qui lui a été faite et qui lui a convenue celui d'organiser le 

-Prix Pierre-Simon  en Ethique et Société- afin d'honorer les méritants potentiels l'a fait réfléchir être en accord pour perpétuer son investissement dans le futur en regard du douloureux passé de l'Europe.

Son bonheur profond plus secret plus  intime était de dire de sa fille Perrine "elle est historienne".  J'ai dit.

 

 

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Rédigé par Margot Thieux

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Publié le 6 Décembre 2010

Pierre-Simon Ethique & Société 2ème partie « accouchement sans douleur »

A la demande de Pierre-Simon j’ai participé à ce groupe de pionniers bénévoles dont  j’étais la seule sage-femme. Pendant des années  au N° 21 rue Clément Marot à Paris nous avons présenté la méthode de l’accouchement psychoprophylactique instituée en France par le Docteur Fernand Lamaze chef de service à la Maternité des Bluets- dite des métallos. suite à son voyage en 1951 de découverte professionnelle en Russie.

A la Maternité parisienne des Métallurgistes : L’accouchement sans douleur était né.

Conférence, film « Naissance ». Questions, réponses. Assistances aux familles. Une chaîne de magasins axés sur la grossesse offrait une invitation à cet effet à toute leur clientèle qu’il y ait eu achat ou non. Edith Grandberger journaliste assurait l’accueil des familles et un soir celui d’une délégation du Conseil de l’Ordre National des sages-femmes venues s’assurer que l’Ordre National. et sa déontologie n’étaient pas transgressés

  Ça me rappelait la guerre les dénonciations et conséquences.

On sait de quoi les ordres sont capables et ignominieusement coupables.

La vie des femmes en âge de procréer était tellement liée à la peur d’une grossesse non souhaitée, à l’avortement provoqué que la contraception s’imposait pour acquérir la maîtrise de la fécondatibilité. Préservatif masculin, méthode des températures Ogino-Knauss étaient enseignés pendant mes études de sage-femme. Ce que nous avons vu et vécu avec tant de femmes qui pour  AVORTER mettaient leur vie en danger de mort, leurs enfants orphelins ne pouvait plus continuer comme ça. On ne pouvait l'ignorer. Il fallait faire quelque chose, mettre en oeuvre une contraception digne de l'Humain.

Je ne prends pas certains contraceptifs comme étant dignes de l'intelligence Humaine.

Les Ivais-je ? Si au début l'application de la loi -avec la clause de conscience- était bienvenue, il est temps de dire que les Femmes valent mieux que ça. Elles ne sont plus ignorantes.

 Le planning familial initié par Pierre-Simon se situait à l’époque 2 rue des Colonnes –pas banal– à Paris. L’écoute particulièrement dédiée à la contraception.  L’arrivée du diaphragme féminin c’était toute une histoire ! Ce type de contraception comme la plupart n’était ni prescrit, ni enseigné, considéré comme contraire à l’Ordre ! Contraires aux dogmes vaticanesques.

Pierre-Simon et son équipe ont pris tous les risques déontologiques pour promouvoir l’usage d’une crème spermicide avec le diaphragme féminin. Le parcours des femmes pour l’obtention du diaphragme était un véritable chemin de pistes. Il fallait consulter un médecin favorable à ce type de contraception, déterminer la taille du diaphragme, apprendre à s’en servir,  le faire venir d’Angleterre, le retirer à la poste avec souvent des questions douanières.

Nous étions bien formatées, nous devions dire lorsque les douanes s’en mêlaient qu’il s’agissait d’un livre !  D’où cette postière à une camarade d’enfance venue chercher son livre -Alors depuis quand est-ce que tu lis l’Anglais ?

Cette nouvelle qualité de vie par l'accession à la connaissance, l’explication, la compréhension du  fonctionnement de notre corps offraient  aux femmes aux couples aux familles -sans crainte de grossesse- la notion du plaisir partagé. Pas du goût de tout le monde...

Savoir-Oser-Pouvoir. La Spiritualité de la Vie m'est toujours présente. SERVIR.  

Je me suis aussi battue pour que les sages-femmes puissent avoir le droit de prescrire le diaphragme féminin qui fut enfin obtenu en 1981 grâce à l’intervention du Docteur Cécile Goldet Sénatrice que j’avais chargée de cette mission.

Les laboratoires avaient pratiquement abandonné la fabrication du diaphragme féminin : 

1°) parce qu’il était peu prescrit, 2°) parce que  peu rentable, 3°) par le temps plus long pour les explications théoriques et pratiques du diaphragme que celui passé pour les pilules & stérilets. Grâce aux femmes, aux couples, aux sages-femmes, aux médecins, aux écolos, aux procédés de fabrication l’usage du diaphragme féminin contraceptif est un moyen écolo. toujours en vigueur. Bien sûr il ne protège pas des MST. Son innocuité n’est plus à prouver, c’est une protection saine, ce peut être une prévention des ivg. et non négligeable il est de composition anallergique. 

                                                         Mens sana in corpore sano.

 

 

 

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Publié le 1 Décembre 2010

 

Pierre-Simon Ethique & Société  2010 1ère partie par Margot Thieux

 Votre Père m’a ouvert la vie parisienne. Je n’ai pu être avec vous  présente pour cette remise de Prix. Néanmoins j’y étais mentalement et l’envie de partager Perrine Simon-Nahum  sa fille Bien-aimée quelques souvenirs communs entre votre père Pierre-Simon et moi. Nous sommes nés dans la même ville à METZ et nos mères étaient amies. Pierre et moi avons été promenés sous les platanes et la fameuse place de l’Esplanade de notre belle ville natale. Pierre étant l’aîné il avait déjà à cette époque un regard protecteur sur la petite fille d’alors. Bien plus tard en raisons des douloureuses circonstances qui ont ébranlé l’Europe nous nous sommes retrouvés.

Ma famille a été invitée au mariage de vos parents.

Nos carrières respectives se sont recroisées sous l’éthique l’égide de l’Obstétrique. Lui Gynécologue-obstétricien moi sage-femme.

Votre Père m’ouvre dès ce moment la vie parisienne. Il n’a jamais été question entre nous, de la survie qui m’a été donnée ainsi qu’à celle de votre père pendant les années de l’occupation sous l’autorité allemande. Perrine avec Pierre Simon votre père et d’autres dont Velay, Oudiette nous avons énormément travaillé et participé à la propagation de la méthode de l’accouchement psychoprophylactique

dite « L’Accouchement sans douleur » pour une Maternité Heureuse.

Pour votre père cette approche permettait à la femme de prendre possession de son corps en sa compréhension anatomique et sa perception. C'était un net progrès.  OSER-VOULOIR-POUVOIR 

Il est piquant de constater dans l’itinéraire de Pierre Simon que c’est un franc-maçon qui a été amené au Vatican à devoir expliquer au Pape d’alors que la nature de « l’accouchement sans douleur » n’était en rien en contradiction avec  –tu enfanteras dans la douleur- les textes sacrés, et que dans le cadre de la Grande Loge de France le Serment franc-maçonnique est prêté sur le volume de la Loi Sacrée qui est La Bible contenant L’Ancien et le Nouveau Testament.

En regard de quoi le Saint Père a parfaitement compris que cette nouvelle approche obstétricale et scientifique était en parfait accord avec les relations d’humanité qui concernent particulièrement l’église apostolique et romaine...

 

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Publié le 17 Novembre 2010

        

Bénédiction sur vous. chère Perrine de Finlande : voici quelques extraits qui pourront

peut-être vous aider dans votre engagement. Merci pour votre courage.

J'ai le coeur triste, l'âme joyeuse par ce que vous propagez. Bénédiction sur vous. 

 

 

            Nuit du 25 XII 2009   L’IDENTITE A LA VIE

  1. Comme ÂMES INCARNEES par la Volonté de Dieu, nous les voués à la mort, les bannis de la SHOAH qui venions de toutes les régions du monde, vous nous avez secourus, sauvés. Madame Bergon Religieuse des Filles de Marie Notre Dame.
    Vous aimiez dire –RELIGIEUSE est mon TITRE le plus beau– vous êtes dans la lignée de celles et ceux qui OEUVRENT avec la Lumière contre les Ténèbres.
    LA VIE CREE. LA MORT INJUSTE DETRUIT.
    LA VIE SACREE NON MASSACREE.
    En accomplissant cet engagement dans ces temps terribles dangereux vécus ensemble vous avez signifié l’identité commune à tous l’IDENTITE Á LA VIE.
    Que cette nuit de Noël si symbolique réunisse tous les ÊTRES de Bonne volonté pour accomplir la Construction des Divines Proportions, l’Amour, la Fraternité; la Tolérance.
    Madame Bergon, et Madame Roques, Religieuses « JUSTES PARMI LES NATIONS » les 71 enfants traqués et les 12 adultes cachés, nous vous devons la vie.
    SERVIR sans se servir ni asservir. Vous nous l’avez inculqué.
    Priez pour nous du haut des cieux, comme nos prières montent vers vous.
    -Qu’il en soit fait sur la terre comme au ciel-
    Votre obligée : Margot Thieux, rescapée de la Shoah sage-femme expert (er) Chevalier de la Légion D’Honneur -Sociétaire des Gens de Lettres de France, écrivain…
  2. « TANT QU’İL Y AURA DES ÉTOİLES…»
  3. Samedi 8 mai 2010 & Dimanche 9 mai 2010 à Châteaudun « Espace Malraux »…
  4. A la mémoire des enfants Juifs déportés à Auschwitz ayant transité dans les camps de Pithiviers et de Beaune La Rolande…Les collégiens de l’Aumônerie Dunoise ont interprété d’une façon magistrale et émouvante ces scènes vraies, authentiques d’après les archives, et preuves scripturales qui nous sont parvenues, ainsi que de témoignages vécus dont celui de mes souvenirs D’ENFANT CACHÉ.
  5. Après avoir sous l’égide de Corinne VIVIER fait un pèlerinage au Mémorial de la Shoah à Paris, puis au Camp d’internement de Pithiviers, avec les lectures, exposés l’aide de nombreuses personnes concernées et intéressées par leur projet ont mis en œuvre leur art , leurs talents, pour élaborer, structurer, partager cette présentation théâtrale.
  6. Les Jeunes avaient ce PLUS du Devoir de transmission.
    On ne peut que rendre Hommage à cette page d’histoire en laquelle en authentiques acteurs les Jeunes ont fait vivre avec Force, l’investissement de leur interprétation.
  7. Il en résulte pour tous un exemple qui dans la période que nous vivons fait appel à la Sagesse et à l’Amour. Comment remercier celles et ceux qui avec l’intelligence du cœur leurs talents leurs spécificités ont permis ce noble témoignage, cette réalisation de souvenirs-vérités.
  8. En ce samedi 8 mai qui est aussi un anniversaire fondamental pour la naissance de l’Europe d’aujourd’hui l’Espace Malraux a résonné de toute la ferveur investie dans cette présentation de « TANT QU’İL Y AURA DES ÉTOİLES « Tant Qu’il y aura des Etoiles Sous la voûte des cieux Il y aura dans la nuit sans voile du bonheur pour les gueux…» Je me souviens avec peur l’avoir chanté avec mon cœur d’enfant où chaque parole était moi. Je me sentais GUEUX, je vivais GUEUX, j’étais GUEUX. J’étais l’Enfant caché qui a pu survivre grâce aux JUSTES PARMI LES NATIONS et à l’Intelligence de mes parents qui se sont séparés de moi pour s’assurer que j’avais peut-être une chance de VIE. C’est cette chance qui me permet de Témoigner au-delà de ce chant presque prophétique, d’où à la fin de la représentation les sanglots enfouis ont éclaté de ce cœur d’enfant que j’étais à l’époque et qui s’est tant souvenu de ce passé si proche.
  9. Merci les Enfants. Au-Revoir les Enfants.
    Samedi 8 mai et 2010 & Dimanche 9 mai 2010 à Châteaudun « Espace Malraux »…

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Publié le 17 Novembre 2010

Merci, merci vraiment de partager si ouvertement et sincèrement vos souvenirs et vos réflexions avec moi. Elles sont merveilleusement  spontanées tout en ayant le recul que peut donner une vie.

Je me plonge dans une lecture plus approfondie de votre mail et vous écrirai aussitôt de nouveau, ne serait-ce que pour vous remercier encore. Et pour moi, cela ne pose aucun problème que vous souhaitiez publier mon email et votre réponse sur votre blog. Au contraire, les témoignages sont si précieux qu'ils méritent bien leur place sur la toile. Merci encore  Perrine Ferrafiat  Finlande.

 

 

 

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Publié le 17 Novembre 2010

1) Vous me demandez si je me suis sentie seule...Jamais. Il y avait le Seigneur.

Je priais et dans mon cœur d'enfant je demandais que mes parents, mon frère soient protégés et dans ma tête silencieusement  je chantais -Mon Ange qui veillez sur moi Le soir avec les enfants quand il faisait beau -Ô Nuit qu'il est profond ton silence.

Le calme montait alors en nous. Bien sûr j'aurai aimé vivre avec mes parents mais cela était interdit, alors j'ai accepté de me sentir Seule, abandonnée, délaissée. Après la guerre ? Ma famille -les Religieuses- m'a terriblement manquée. C'était un déchirement de plus...Ma Famille ? Laquelle ? On m’a raflée mon Enfance.

2) Je n'ai ressenti aucun sentiment d'impuissance ni de culpabilité quant à la mort des "autres". J’ai ressenti une immense Pitié, une si Grande Compassion. C’est vrai j’ai aussi pensé  « pourquoi eux et pas moi » J’ai cherché à comprendre comment de telles « choses » peuvent-elles arriver. Eh bien ELLES ARRİVENT.

J'ai appris la Lâcheté de certains Politiques , la duplicité de certains Elus , j'ai appris la démarche dans l'horreur de certains affidés au gouvernement en place, l’obéissance aveugle et aveuglée aux LOIS. J’ai appris que l’homme peut être un Loup pour l’homme. J’ai appris l’in-humain, les dénonciations, les lettres anonymes signées Un Bon Français.  J’ai appris que l’Homme  n’est pas encore HUMAIN. J’ai appris que l’on ne s’aimait pas les uns les autres.  

J’ai appris La RESISTANCE, la Justice, j’ai appris qu’il me fallait vivre encore plus fort pour donner un SENS à ma vie, pour celles et ceux qui n’ont pas pu. J’étais et suis comme a bien voulu me le dire un professeur à la Recherche de l’ABSOLU.

Il fallait être la 1ère. Il fallait être Responsable de Soi pour savoir être responsable d’autres, il fallait  transmettre afin de protéger celles et ceux les plus fragiles surtout.

-Merci La VIE, Merci SAGE-FEMME de VIE.

J’ai été Portée, transportée et non déportée par mon métier de sage-femme, tant servi aimé. -SERVİR-SANS SE SERVİR-NI ASSERVİR.

J’ai appris à ne pas obéir aveuglément, j’ai compris que chacun à une place dans la société, j’ai appris que j’existais, j’ai appris à apprendre, à enseigner sans dogme. J’ai appris à croire en L'ÊTRE sans jamais en être dupe !

-J’ai appris à Aimer. Je ne suis fière de rien. Je suis contente de tout.   

3) Mes grossesses  En attente de Vie, j’étais déjà sage-femme diplômée d’Etat.

-Le même Etat ! J’étais heureuse de pouvoir être enceinte de pouvoir assumer cette fonction dans la sérénité, comme un cadeau de la Nature. Le plus difficile a été l’acceptation de mon corps lors de la parturition et  l’éducation de mes enfants. L’éducation ? Celle dont j’ai été exclue. L’éducation dont j’ai été spoliée. Pas simple. Une éducation dure ; faire grandir VITE mes enfants afin qu’ils puissent s’en tirer sans parents au cas où.

 Mes enfants ont su il y a peu de temps de leur maman-enfant caché. C'est à eux qu'il faut demander ce qu'ils en pensent ... J'ai déjà des échos.

-Il y avait un non-dit (disent-ils) ils percevaient

4) Vous me demandez si j’avais eu quelqu’un pour partager mon questionnement.

Durant la guerre-Gare à toi si tu parles -On nous prend-On nous pique-On nous brûle-

Heureusement : Les ANGES. D.ieu Merci. Mon Ange qui veillez sur moi.

Questionnement d'après-guerre : J’avais compris la danse macabre, le manque de formation politique des uns et des autres.  Compris l’ignorance, la peur, le racisme, le fanatisme, la xénophobie.

Par la suite avec mon mari nous avons pu partager nos sentiments avec lucidité. Lui aussi –son Papa Résistant chrétien Mort pour la France ramassé par la gestapo. Parler, publier m’ont été possibles qu’à partir du jour de la mort de ma mère. Des rencontres privilégiées m’ont permis de me situer dans la voie de la Tolérance. Bien Compris 

Jean-Marie Cavada ex- Directeur de Radio-France m’a dirigé vers Jean-Pierre Guéno qui a publié PAROLES D’ETOILES dont mon histoire. Très récemment j’ai participé en rencontrant Corine Vivier et les jeunes de l’aumônerie catholique de Châteaudun à l’histoire de leur spectacle intitulé "Tant qu"il y aura des étoiles"...Je connaissais la chanson.  Un DVD est en cours de réalisation.

5) Dépasser ? Transformer ? Quoi ? Qui ? 

Parfois dans l’attitude de certains, au travers de paroles de comportements monte en moi  la sensation de ressemblance aux Nazis. Injustice. Inconséquence. Jalousie.  J’ai dans un service connu celle que je nommais : La chienne de Buchenwald. Ses collègues médecins venaient me dire-« On ne comprend pas son attitude » …

J’ai des réactions  spéciales  lorsque l’on fait ressentir à quelqu’un son infériorité : comme l’İNSULTE faite envers un couple d’Africains par un  conseil déconsidérant. C’était comme moi pendant la guerre. La conseillère ne recommencera pas.   

Autre réaction : Suite aux propos d’un Surveillant de Centre de Détention dévalorisant certains détenus en termes inacceptables.

C’était comme moi pendant la guerre.  J’ai quitté l’association d’aide

-Je ne peux pas porter de vêtements rayés : Les camps

-Je n’aime pas monter en wagon dans le train..Je dis compartiment.

-Il y a toujours des « choses » en relations avec la guerre qui surgissent inattendues, imperceptibles et qui me frappent. C'est toujours un Réveil Brutal d'un Vécu encore présent.

 

6) Comment  le Deuil a-t-il pu se faire ?

  - Il n’y a pas de Résilience, il n'y a pas de Deuil.

 -Juifs-Tsiganes-Francs-Maçons-Communistes-Homosexuels-

Résistants-Justes Parmi Les Nations-

TOUS  Ils sont Vivants. Ô Combien !

 

                                             CONCILIANCE-ALLIANCE-AMOUR

J’y crois.

J'ai Appris.

                "Pardonne mais N'Oublie Pas".  (Margot Thieux)

            Noël 2002 -Extrait d’un courrier que m’envoyait Madame Denise Marie Justine Bergon RELIGIEUSE
               « Juste parmi les Nations »
C’est au soir de cette belle fête de Noël déjà préparée et annoncée par les Prophètes de l’Ancienne Alliance que j’ai tenu à venir vers vous pour vous dire une fois encore que la Bible tient de + en + une grande place dans mon cœur. Et, dans ma prière quotidienne, je pense toujours que mes « Enfants de la guerre » vivront dans un même amour une réponse au Seigneur qui les as choisis pour être le peuple élu, comme Il a choisi aussi notre Église pour être semeuse de Paix entre les hommes, semeuse d’une Charité et d’une Espérance durable pour Celui qui vient aujourd’hui pour nous sauver tous. L’Amour seul sera capable d’établir et de garder les peuples dans l’Unité.

                          -J’y crois-.

De Sainte Jeanne de Lestonnac religieuse qui a fondé l'ordre des "Filles de Marie-Notre-Dame" Ordre d'appartenance des religieuses qui m'ont sauvé

Dans toutes les affaires ni l'esprit qui invente, ni la prudence qui prévoît, ni l'adresse qui conduit, ni les forces qui travaillent, ne peuvent rien avancer si Dieu n'y donne sa Bénédiction

 

 

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Publié le 16 Novembre 2010

Chère Madame Thieux

Ma mère m'a communiqué votre adresse e-mail et je me permets de vous écrire - hélas plus tard que je ne le souhaitais - au sujet d'un spectacle que je mets en scène en ce moment en ..., une adaptation pour théâtre visuel/marionnettes d'un opéra.

 En me rendant à la bibliothèque, le premier CD que j'ai eu en mains était de Nguyen Thien DAO,  Les enfants d'Izieu. J'ai été emballée par la musique (en particulier les choeurs d'enfants), un peu moins par le sujet qui me paraissait si gigantesque et quelque part si inconnaissable. Mais quand j'en ai parlé à ma mère, elle m'a parlé de vous et voilà. Comme quoi le monde est petit et il y peu de hasards

 Mon approche en quelques mots :

 Je ne veux pas représenter Auschwitz, ou la déportation. Je ne m'en sens pas capable. J'ai toutes les chances de tomber dans les lieux communs parce que je n'ai pas eu le temps de digérer ou rechercher correctement.

  Ce qui me touche au sujet d'Izieu, c'est le contraste entre un lieu chaleureux et la machine froide de l'Histoire; le contraste entre l'enfance et les faits. Du coup, je me suis replongée avec plaisir dans La poétique de l'espace de Gaston Bachelard, pour comprendre un peu mieux la chaleur du lieu habité. 

 Mais, je déteste voir au théâtre des adultes jouer les enfants, prétendre jouer les enfants. Et je refuse de faire cela à mes deux actrices en leur faisant prendre le rôle des enfants d'Izieu (et les marionnettes remplissent très bien ce rôle). Alors en cherchant ici et là une solution à ce problème, je suis tombée sur une conférence concernant "le syndrôme du survivant". J'ai été très émue par deux sentiments auxquels je peux me rattacher humainement (quoiqu'à une autre échelle bien sûr) : l'impuissance et le sentiment de culpabilité. Mais surtout je suis fascinée par le chemin que suivent ces deux sentiments dans la durée chez l'individu. Comment certains parviennent à les transformer en une force positive, comment d'autres sont enchaînés par ces sentiments. Qu'est-ce qui fait que l'on peut ou aue l'on ne peut pas survivre sa survivance ? Plus généralement, le phénomène de résilience.  

  Voilà où je me trouve en ce moment. Et voici les questions que j'aimerai vous poser :

1. L'enfance

D'abord, quel souvenirs avez-vous d'Izieu, quelles images sont restées vivantes. Cela peut toucher n'importe quelles images. J'espère pouvoir les interpréter au mieux sur scène. 

Ensuite, j'utilise sur scène des billes et des cordes-à-sauter, mais y-avait-il d'autres jeux auxquels vous jouiez souvent par exemple? Y avait-il des jeux plus cruels ? Une question qui pourrait sembler stupide mais qui me taraude : jouiez-vous parfois à la guerre entre enfants pendant la guerre ou après ?

Vous-êtes vous sentie seule ? J'ai lu que vous aviez "appris à haïr" vos parents d'être Juifs, avez-vous pourtant souhaité leur présence durant la guerre, ou après ? Si oui, quelle forme de présence ?

 2. Impuissance et Culpabilité

Je voudrais savoir si vous avez ressenti un sentiment d'impuissance face à la mort des autres, et/ou celui de culpabilité d'avoir survécu. Si tel est le cas, dans quels moments de votre vie ont-il été le plus présents ?

Comment avez-vous vécu votre/vos grossesses ?  

Comment décririez-vous la solitude qui résulte de cette expérience, si solitude vous avez ressentie ? Aviez vous quelqu'un avec qui partager vos questionnements ?

 3. Dépasser et transformer

Enfin, quel(s) cheminement(s), quelle(s) rencontre(s), quel(s) évènement(s) vous ont permis de dépasser ces sentiments. Comment le deuil a-t-il pu se faire ? 

 Si votre pensée rencontre des images en lisant cette lettre, je serais ravie de les lire. En fait, je serai heureuse de lire toutes pensées, liées ou non à mes questions. Je les ai formulées simplement pour vous aider peut-être à me répondre, mais elles n'ont pas à être toutes traitées, loin de là (il y en a tellement !). Je n'attends pas nécessairement une réponse longue, mais un échange sincère.

 Le spectacle est un travail d'école et la durée pour le préparer bien plus courte qu'elle ne le devrait. En effet, le spectacle est prévu pour le 14 Décembre et cette semaine seulement nous est donnée pour la réflexion. Mais j'espère, grâce à votre aide, proposer une adaptation sincère de l'opéra et des évènements qui l'ont inspirés.

Je serais heureuse de vous lire par email ou de vous parler au téléphone. Malheureusement, en raison d'un festival à ...  j'ai un emploi du temps très chargé mais je devrais être libre pour un rendez-vous le soir ou tôt le matin, si vous choisissiez le téléphone.  Merci encore....P.F.

 

Un corps d’enfant momifié voilà ce que j’étais. Une âme d’enfant Domi-fiée.

Nous n’étions pas des enfants, mais des adultes enfantins par la TRAQUE vécue

au quotidien à l’encontre des Juifs avec la Peur Constante d’être déportés.

On nous prend, on nous pique, on nous brûle.

Personne d’entre nous n’a la même perception de notre vie interrompue pour moi.

Certains enfants disent ne pas avoir du tout les mêmes souvenirs, peut-être en raison du Silence de Sécurisation des parents, de la famille, et du Risque énorme et des conséquences tragiques qui auraient eu lieu si plusieurs de ces enfants avaient été élevés ou avaient perçus dans la PEUR de la TRAQUE. Ces réflexions et ces paroles d’adultes nous les avons comprises près de 60 ans plus tard, lors de retrouvailles où les souvenirs des unes, des uns et des autres ressurgissaient derrière la mémorisation « gommée » plus ou moins inconsciemment de ce temps là Il ne faut pas oublier qu’à quelques mois près, ou un à deux ans, les ressentis évoluent dans des proportions considérables en regard de la conscience de l’ambiance du moment. Pour nous tous nous savions et nous voyions bien que les militaires croisés, les soldats rencontrés n’étaient plus français et parlaient une langue différente, sauf pour la milice et les gendarmes. Toutefois –pour certains cas d’exception- l’image d’une colonie de vacances…a été seule retenue Hélas.

N’oublions pas que la conscience politique des adultes en grande partie refusait de croire la Réalité du Plan inscrit dans Mein Kampf se pensant protégés par une nationalité française, ou de réfugiés politiques garanties par le gouvernement du Maréchal Pétain inféodé aux Maîtres du IIIème Reich.

Je n’étais pas à IZIEU. J’étais après de nombreux périples cachée à Massip (Aveyron)  au couvent des Religieuses de la congrégation des Filles de Marie Notre-Dame sous la responsabilité de la Mère supérieure, et en particulier de Madame Bergon. Mise là du jour au lendemain fin 1942 apeurée, effrayée, sous un faux-nom venant d’être baptisée catholique le 18 décembre 1942 à Figeac (Lot). Avec le critère « si tu parles, si tu dis qui nous sommes, si tu dis ton autre nom on nous TUE -et la lancinante incantation- On nous prend, on nous pique, on nous brûle. » J’avais déjà en 1941 du « changer » de prénom…Margot …ça ne faisait pas chrétien alors vas-y pour Marguerite. C’était à Gratens chez Mme Cazelles où nous habitions dans un grenier. Surtout ce que je retiens c’est l’église de Gratens dont Madame Cazelles garnissait de fleurs l’autel. Beauté et Senteur des Iris me restent présentes. A chaque fois que Madame Cazelles passait devant l’autel  -plouf-, elle faisait une génuflexion et moi je l’imitais. J’ai été prise d’un immense respect. Le Bon D.IEU. J’avais 6 ans.

J’ai appris chez elle à tricoter. Je ne me souviens que d’un seul jeu « cache-cache ».

Avec Maman je jouais aussi au jeu « du moulin » comme elle n’avait pas de jetons elle prenait des haricots de couleur. A chacune sa couleur et réciproquement.

Avec mon frère les cartes « à la bataille ». Les dames ? C’était lui et notre mère.

Dès1942 je suis mise à Figeac à l’école Jeanne d’Arc. Chaque jour une religieuse racontait en exemple une belle histoire. Je vivais l’histoire de saintes et saints comme si c’était la mienne ; je m’étranglais d’émotion quand on nous racontait la crucifixion de Jésus par les Juifs. Ne pas être juive était devenu mon obsession.

Alors le jour de mon baptême je me suis sentie délivrée de cette monstruosité, délivrée de ma famille, de mes parents, que j’ai commencé à haïr. EUX étaient Juifs pas moi, Eux étaient Juifs plus moi, j’étais sauvée, c’est tout ce qui comptait. Les pensées les plus horribles m’ont assaillies « je vais les dénoncer aux allemands ».

L’idée de mon frère m’a retenue, je ne serai d’ailleurs pas là non plus.

Je priais, j’allais à la messe, je voulais être Sainte.

Après mon baptême, j’ai été mise interne à l’école Jeanne d’Arc, je me souviens de la difficulté à lacer mes chaussures de l’apprentissage au réfectoire à « peler » les pommes de terre en robe des champs. Chaque interne avait une boite « en bois » pour y mettre des provisions, quand nos familles nous en donnaient lors de sortie…

Nos jeux étaient celui de la Marelle, c’est plus tard que j’apprendrai son symbolisme. Nous jouions à la ronde au « mouchoir de Paris », à « passe-passe petit pont,  la dernière la dernière, passe-passe petit pont la dernière restera ». Aux -gendarmes et aux voleurs. La punition du voleur était : la guillotine en plaçant notre tête sous l’articulation de la chaise pliante que le gendarme pliait. Le jeu de la statue ; la fillette qui avait pris la plus jolie pose pouvait faire danser sauter les autres qui se tenaient bras-dessus bras-dessous et à l’ordre Arrêtez chacune prenait la pose d’une statue ; celle retenue comme la  plus belle devenait à son tour celle qui faisait danser.

Les petite filles un peu plus grandes et qui avaient des balles pouvaient « jongler » contre le mur. Boudi que c’était beau ! Voir les balles s’entrecroiser, revenir dans les mains était un spectacle dont je ne me lassais pas. Les billes ? Les filles en jouaient très rarement c’était davantage réservé aux garçons. Celles de mon frère étaient ocre bien foncé, couleur de terre, couleur de certaines tuiles, certaines étaient en verre multicolores, ces dernières me faisaient rêver. Poupée ? En carton extra-plate avec des habits en carton que nous découpions en prenant soin de garder les pliures pour faire retenir en les pliant le vêtement sur les épaules de la poupée. Je savais très bien punir la poupée. Je la punissais souvent. Punie comme moi. Margot tu t’appelles Marguerite…répète :

Cerf tu t’appelles Cordier répète, répète. Marguerite Cordier Marguerite Cordier.  Ma famille a gardé nos initiales…M.C.

Si tu nous rencontres tu dis à Papa Bonjour Monsieur, à moi Bonjour Madame. Ne parle jamais de nous ! Répète…répète. Partir, fuir, avoir très peur de plus en plus et c’est Massip pendant deux ans…MASSIP, le couvent, ma vie au Secret, la peur. J’avais même peur de Madame Bergon qui savait tout de moi et pouvait –c’est ce que je pensais-me dénoncer aux Allemands. J’ignorais que nous étions tous des enfants cachés parce que juifs…Même moi BAPTISÉE !  J’écris à ma mère, elle ne répond pas à mes lettres. Je la hais encore plus. Elle doit être bien contente elle m’a abandonnée, elle ne m’aime pas. Je suis orpheline. A Massip le jeu des « osselets » a pris une place importante dans ma vie. J’ai tellement joué aux Osselets avec une autre petite fille que bien des anciens s’en souviennent  encore sur un petit mur.

Les 4 faces des osselets, le nombre de parties que l’on peut en tirer sont à comparer aux 4 mères des pistes suivies par les Figures de la Géomancie… Aux « osselets » il y a des parties à ne pas faire celles où l’on fait carotte par exemple. En Géomancie

de même-  certains thèmes ne sont pas à faire.  

Nous ne jouions pas à la guerre. La Guerre se jouait bien assez de nous. Madame Bergon m’a dit bien après la guerre « Les enfants d’İZİEU ont été déportés parce que tout le monde savait qu’ils étaient JUIFS. A Massip tout le monde ignorait qui vous étiez »

Après la guerre j’ai fait « prisonnière » une petite fille juive Monique, je l’empêchai de rentrer chez elle, je l’enfermai dix minutes puis j’avais le plaisir de  la délivrer. Elle m’a dit  -si tu continues ma mère va s’en mêler-.C’est moi alors livrée et délivrée. Merci et Pardon Monique.

 

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Rédigé par Margot Thieux

Publié dans #Culture

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